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samedi, mai 10, 2008

La disparition

Si tout disparaît ; il me reste encore moi.
Medée


Je ne crois pas à l’amour, mais à son invention. Je viens de raccrocher au téléphone. Il me dit que j’ai un tempérament orageux. Oui, je sais qu’il y a eu des orages dans ma vie pour recomposer ce que en moi s’était brisé. En marchant dans la rue avec une chaleur accablante à Barcelone, je me disais que je resterais seule, sans Dieu ni maître. Toute indépendance se paie cher, ça, je l’ai toujours su. Je ne suis pas aveugle. Je sais que je survis parce que j’écris, encore il faut que je sois sûre que vraiment c’est moi qui écris, et non pas cette fille abandonnée un jour par son père ou celle qui se défend. J’ai rencontrée Sebastian lors d’une soirée à la remise d’un prix de roman en Espagne. Je me disais que j’avais trouvé quelqu’un qui me ressemblait. Je croyais vraiment à ce fait et à la possibilité d’un bonheur partagé mais voilà que je m’étais trompée dès le départ, ne sachant pas ce que je voulais, en traînant dans une situation qui m’était complètement étrangère simplement par l’impossibilité de vivre sans amour car j’ai toujours eu l’impression que je ne parviens pas à maîtriser mon langage si je ne me sens pas aimée. Qui, d’ailleurs se sent autorisé à exister si ce n’est pas par un acte d’amour ? Donc, je n’ai pas d’histoire à raconter, si ce n’est l’entêtement de m’en tirer du piège des circonstances par le langage, voir, le dominer et n’est pas être dominée. Ce que je sortirais de tout cela, je ne sais rien et peu m’importe. On écrit dessus pour essayer de dessiner l’image dans laquelle on puisse se reconnaître. Avoir un corps c’est fatigant, avoir un visage c’est le début de l’humain.
J’avais vu son visage lors de cette soirée en le trouvant curieux, étrange par son asymétrie, taille du nez, la bouche peu dessinée, puis, un geste qui semblait d’autiste, comment s’il était en dehors du monde, ce qui m’avait poussée à lui parler pendant que je prenait un verre de vin rouge sur une table, que ensuite, en me tournant sans faire attention, j’ai renversé sur sa chemise blanche. Il a simplement souri en disant que ce n’était rien. C’est ce seule geste, de docilité apparente, puisque délicate, qui m’a séduit et fait penser qu’il m’était désigné.
Je ne savais pas distinguer un geste du contenu, incapable de voir ce qui se cachait à l’intérieur. Je venais de rompre avec Emmanuel en essayant de me recomposer à nouveau, ce qui me semblait presque impossible, par défaut de structure, incapacité affective à me sentir seule dans un pays que, même si je le connaissais bien ce n’était pas le mien. J’avais traversé la frontière espagnole avec le pressentiment que quelque chose allait changer, mais sans imaginer la suite. Je voyais un futur proche, celui avec cet homme brun et long, mais je ne savais pas comment cela aurait lieu. Il faut dire que j’ai toujours eu l’impression de me déplacer dans le monde munie d’une artillerie de guerre, toujours prête à me défendre.
Mes sentiments m’ont toujours fait peur à cause de leur puissance comme si j’allais être absorbée par eux. J’ai l’impression que cette intensité diminue avec le temps. Je crois qu’il n’y a pas de choix véritable, qu’on subit la plus part des choses…

Ese es el comienzo de La desaparición, en su verisión original... Tengo que traducir, aunque que me gustaría confrontar al lector a la matriz del texto... Sigue lloviendo en Madrid y parece que seguirá lloviendo en Barcelona. Desde México, la lluvia me sigue, pero, la mayoría de la gente celebra porque, parece, hace falta a la tierra. Bienvenida lluvia continua.

3 commentaires:

aa a dit…

Salut Patricia,

Me pregunto que querrás decir con eso de enfrentar al lector con la matriz del texto. El tiempo lo responderá.

Aquí en Madrid hoy amanecimos con lluvia cierto. Aguas de mayo me dice Juan, las que siempre se esperan. Bendición para Catalunya. Te cuento. Elejí un CD al azar de la torre que tenemos en la habitación. Algo para acompañar la limpieza de la casa. The Christians va muy bien cada vez que miro por el balcón a los pinos que se mojan en el parque.

Bueno que nada, un saludo cordial de mi parte.

Baakanit a dit…

On se sent privilégié de pouvoir lire le progrès de ton roman Patricia.

J’ai aimé tout le texte. Le débordement de sentiments. J’ai pu sentir les orages, la pluie que suit le protagoniste.

Je n’ai pas de mots. Le texte me semble génial. M’a bougé les sens. On voit une peu d’Adolphe ici, mais les sentiments que t’express sont plus profond.

Un pays étranger quelquefois nous peut faire sentir la solitude,
Et aussi les interactions vides, la cherche de l’amour ou ce mythe inventé, appelé amour. Je suis très satisfait.

J’espérerais le fragment suivant, pour diviser de nouveau l’orage, et voir le personnage principaux se bouger avec tout s’équipage.

Ciao

Patricia De Souza a dit…

Gracias por los comentarios, me alegra que guste seguiré colgando fragmentos. El único problema es qe no siempre tengo wi fi ya hora debo terminar justamente este texto... paciencia, entonces, no me olvidaré...